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À toi, je peux le dire…


Petite Mamy, cela fait si longtemps que j'ai envie d'entamer ce dialogue permanent avec toi. Tu nous as quittés hier, mais tu n'étais plus là depuis bien plus longtemps, depuis ce moment où ton cerveau a commencé à se détériorer et à changer la nature de tes émotions, de ton attachement. Près de trente-cinq ans. Trente-cinq années pendant lesquelles nous avons continué à t'aimer, à recevoir ton amour, à grandir, mais aussi trente-cinq années pendant lesquelles nous devions te réapprendre, te connaître au-delà de notre regard d'enfants.


Maintenant que tu es vraiment partie, je réalise à quel point ces années nous étaient offertes pour nous aider à couper le cordon d'acier qui nous liait à toi et mesurer pleinement la chance que nous avions d'être en vie par toi, grâce à toi et, aussi, parfois, malgré toi.


Le temps est venu, pour moi, d'entamer ce dialogue entre nous. Il me semble pouvoir enfin te dire quelques-unes des choses que je ne t'ai jamais dites ou que je t'ai dites, mais que tu n'as pas entendues parce que tu ne pouvais plus les comprendre, plus en prendre la mesure et, surtout, plus les régler. Tu n'étais plus tout à fait là et à ton premier départ, celui du jour où la maladie a commencé ses ravages, nous ne savions pas encore qu'il serait si difficile, alors, de continuer à suivre ton chemin et de tracer le nôtre sans toi, peu à peu.


Quand tout cela a-t-il commencé, petite Mamy ? Il y a près de trente-cinq ans.


S'il est difficile de perdre une mère quand on est jeune, il l'est peut-être tout autant d'en garder longtemps une qui n'est plus tout à fait elle-même, plus tout à fait la même. Mais c'est aussi ce changement qui m'a permis de découvrir tant de choses de moi-même, de tant grandir, de tant m'affranchir des démons de mon enfance, de tant me dissocier de nos lourds vécus et scénarios familiaux et de tant avancer à l'intérieur de moi-même.


Je vais te raconter, petite Mamy, te parler de moi comme jamais. Je vais te dire mon chemin sans toi, malgré toi, malgré le poids de mon éducation et de tous les carcans familiaux, mais aussi grâce à tout ce que tu m'as transmis de beau et d'important. Je vais te dire ce que mon cœur a à te dire. Sans retenue, sans réserve et sans mensonges, , avec tolérance et respect, avec beaucoup d'amour et une infinie tendresse,


B.

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