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L'empreinte de l'ange* - Nancy HUSTON


Jamais, auparavant, je n'avais réussi à plonger dans un livre de Nancy Huston. Faute de temps, de constance, de conviction, que sais-je ? Je le regrette à présent. L'empreinte de l'ange m'a fascinée, captivée. J'ai vécu les personnages comme quelqu'un qui entre dans leur intimité grâce à un documentaire... Je m'explique.


Saffie est Allemande et vient s'installer en France. Au sortir de la guerre, en France, être Allemand, ce n'est pas une identité facile. C'est même une provocation. Pour tout ce peuple qui s'est en grande majorité si bien organisé pour collaborer, voilà que celui-ci devient vraiment l'ennemi à la minute où il est vaincu. La France que décrit Nancy Huston n'est pas le pays d'accueil et de tolérance, de liberté et de multiculturalisme qu'elle clame incarner. C'est, dans les années 50, le pays qui a mené la guerre d'Algérie avec rage, haine et cruauté. Exagéré ? Peut-être, mais pas gênant : ce n'est pas le sujet du livre...


Dans ce contexte peu rose, Saffie n'est pas une nouvelle victime. Victime, elle l'est déjà de la guerre, de sa guerre à lui, le peuple allemand qui a souffert dans sa chair et dans son cœur, dans son âme et dans son intégrité. Souffert par eux, souffert par les vainqueurs. Quand elle arrive chez son employeur, Raphaël, flûtiste renommé, tout en elle est éteint et l'auteure nous fait vivre avec une acuité extraordinaire cet état de glace et d'indifférence qui vêt Saffie.


Raphaël est amoureux. Fou. Elle ne l'est pas, ne pense pas savoir ce que c'est qu'éprouver quelque chose. Elle a tout emmuré dans sa glace, son vécu, ses souffrances, jusqu'au jour où elle rencontre un Hongrois, luthier de métier, qui va lui faire connaître et vivre un amour tel que l'un et l'autre, l'un par l'autre, ils vont apprendre à se dire, à se vivre. Mais ont-ils le droit, après l'avoir touché du doigt, de s'approprier le bonheur ?


Je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'histoire, une histoire qui nous mène aux confins de l'horreur sans jamais nous y plonger. Le style, souvent poétique, est surtout agréable par le fait même qu'il nous fait ressentir l'affection qu'a l'auteure pour ses personnages. On les aime, nous aussi. Et si, parfois, la trame du livre est dramatique, rude (Nancy Huston fait de la France et des Français un portrait impitoyable, je l'ai dit !), on croit tout de suite à ces personnages et on ne les lâche plus, jusqu'à la fin, avec l'impression de marcher dans leurs pas, de ressentir leur amour ou leur souffrance. On est l'un, on est l'autre.


Un livre que je vous recommande, chaleureusement !


Nancy Huston est canadienne anglophonne. Son livre, L'empreinte de l'ange est paru aux éditions Actes Sud en 1998 et a reçu le grand prix des lectrices de Elle.


Attention, ce livre est sans rapport avec le film de Safy Nebbou

interprété par Catherine Frot et Sandrine Bonnaire

(magnifique film, par ailleurs !).


Pour commander ce livre au Québec*, cliquez sur son image ci-dessous :



Pour commander ce livre en France ou dans un autre pays francophone*,

cliquez sur son image ci-dessous :



*Si vous commandez votre livre à partir du site, votre prix reste le même. Par contre, le Papyrus.com perçoit une petite commission qui l'aide à couvrir ses frais et à alimenter ses pages.

Une légende du Talmud raconte que dans le ventre de sa mère, l'enfant a le savoir ultime et sait tout de ses vies antérieures. C'est pourquoi, à sa naissance, un ange apparaît et lui intime de garder tout ce savoir secret en lui posant son doigt sur les lèvres. C'est à cet instant que le bébé oublie tout.

Le geste de l'ange imprime une trace en forme de creux, entre la lèvre supérieure et le nez, un petit creux comme un fossé où s'enfouissent les secrets du monde invisible. C'est à ce moment que l'enfant peut pousser son premier cri.

Plus le creux est profond, dit-on, plus aurait été pressant le désir de l'enfant de tout raconter...




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